Une culture conviviale de proximité
Pays de Pouzauges, des ouvrières et des ouvriers racontent leur histoire
J’ai 14 ans et du jour au lendemain
On me donne un grand couteau
Travailler la viande !
Mais j’étais assez petit
Alors il a fallu que je monte sur une estrade
Pour travailler sur ma table ! Michel
En ferme, j’étais rien du tout
J’étais pas déclarée
J’ai dû travailler à l’usine jusqu’à 65 ans
Pour avoir mes trimestres ! Colette
J’ai passé une vie d’enfer avec ce chef.
Si je renversais un container
Je le faisais pas exprès !
Mais il comprenait pas ça.
La moindre connerie
Il me sautait dessus. Lili
On est rentré quatre femmes à la soudure.
Je faisais des soudures sous caisses
Tu prenais plein d’étincelles dans les manches.
ça te brûlait, c’était très agréable ! Caroline
Les carrières, c’était les tirs de mine
à midi et le soir
La route était barrée entre la coopé
Et la route de Tillay. Charly
Dominique, moi, ça c’est un patron !
Comme un père, presque un père, un père d’usine !
Tu le voyais dans l’entreprise, il passait, il te parlait
Il faisait bien tout ! Colette
J’arrivais à faire mon travail dans la matinée.
J’ai même aidé des femmes qui n’y arrivaient pas
Pour qu’elles puissent avoir la prime.
Je vous dis : mes mains, c’était de l’or ! Henriette
Ils ont fait venir des Portugais.
Ils allaient les chercher à la frontière.
Ils les logeaient dans le vieil atelier en bois.
Si y’avait eu le feu la d’dans ! Jean
J’ai fait trois années de Maison familiale.
On y fait de la couture.
Après je suis rentrée à l’usine
J’y ai toujours été à la coupe. » Lucette